En matière d’horlogerie, la Suisse règne depuis des décennies en maître. Mais il souffle sur la France un vent nouveau, un souffle d’audace et de réinvention. 1977, jeune marque de montres née sous l’impulsion de la maison horlogère Pierre Lannier, n’est pas seulement une date inscrite sur un cadran : c’est un manifeste. Celui d’une volonté de relancer une filière horlogère nationale complète, crédible, moderne, sans renier l’élégance du passé.
Une ambition née d’un constat
En 2022, la maison Pierre Lannier, installée en Alsace depuis plus de 45 ans, prend un virage stratégique : créer une montre automatique entièrement fabriquée en France, du mouvement jusqu’au bracelet. Ce défi, à la fois technique, économique et symbolique, aboutit à la création de la marque 1977.
Pourquoi ce nom ? Il fait référence à l’année de naissance de la maison Pierre Lannier. Pour Laura Burgun sa fille et responsable de la marque 1977, c’est une façon de rendre hommage à l’héritage, tout en marquant une rupture nette avec la simple distribution d’accessoires de mode. 1977 s’inscrit dans une démarche horlogère d’excellence, visant une clientèle exigeante, consciente, en quête de sens.
Un écosystème 100 % hexagonal : quand chaque composant devient un acte d’engagement
Ce qui rend 1977 unique sur le marché n’est pas uniquement son esthétique épurée et élégante, mais surtout la traçabilité et la provenance de chaque élément qui compose ses garde-temps.
Le mouvement : renaissance d’un fleuron oublié
C’est sans doute la pierre angulaire du projet. Le calibre FE 8125 utilisé dans les modèles 1977 est issu de France Ébauches, société mythique du Doubs, relancée en 2022. Ce mouvement automatique bat à 28 800 alternances par heure (4 Hz), avec une réserve de marche de 44 heures, un réglage de précision selon la norme ISO 3159, et un système d’amortissement Incabloc à double cône.
L’assemblage est effectué à Maîche, non loin de Morteau, berceau de l’horlogerie française. Là où autrefois s’élevaient les grandes manufactures oubliées, renaît aujourd’hui une filière que l’on pensait disparue.
Le boîtier : acier 904L, prestige à la française
Contrairement à beaucoup de marques qui externalisent cette pièce maîtresse en Asie, 1977 fait appel à Berthet Horlogerie, maison fondée en 1888 à Alsace-Bossue. Le boîtier est en acier 904L, un matériau plus noble et résistant à la corrosion que l’inox 316L, avec finitions brossées et poli-miroir. Le verre saphir double dôme surplombe un fond transparent, lui aussi en saphir, pour laisser entrevoir le cœur battant du mouvement.
Le cadran : une touche helvétique assumée
Seul petit écart à la chaîne 100 % française, les cadrans sont réalisés en Suisse, par CadraTec. Mais leur design, bombé, texturé et souvent soleillé, est pensé par les équipes françaises. Ce compromis reste cohérent : la qualité suisse pour l’affichage, le savoir-faire français pour le reste.
Les aiguilles et bracelets : précision et artisanat
Les aiguilles proviennent de La Pratique, à Morteau, spécialiste français du segment depuis plus de 50 ans. Les bracelets sont réalisés à partir de cuir Haas, maison alsacienne fondée en 1842, puis patinés à la main et cousus par SIBRA à Besançon. Chaque montre est assemblée sur place, certifiée Origine France Garantie, avec une traçabilité irréprochable.

1977 Collection Edmond
Collections : Edmond, Arsène, Millésime… des montres avec une âme
Chez 1977, les collections portent des noms qui évoquent le panache, l’élégance, et une forme de liberté intemporelle. Un clin d’œil littéraire et culturel, pour une montre qui assume d’avoir une histoire à raconter.
Edmond : la sobriété du gentleman
Inspirée d’Edmond Dantès, héros du Comte de Monte-Cristo, la collection Edmond incarne l’élégance discrète. Boîtier de 40 mm, cadrans soleillés ou texturés, bracelet en cuir patiné main, la montre s’adresse aux esthètes. Son prix, autour de 1 677 €, en fait un choix audacieux mais mesuré. Produite à seulement 99 exemplaires numérotés, elle vise les amateurs de pièces rares et raffinées.
Personnage central du célèbre roman Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, Edmond Dantès incarne à la fois l’injustice subie, la transformation intérieure, et la quête d’élégance vengeresse. Accusé à tort et emprisonné à l’âge de 19 ans, Dantès ressurgit des ténèbres du château d’If, métamorphosé en homme mystérieux, cultivé, immensément riche… et libre. Derrière son apparente froideur, le Comte de Monte-Cristo est un symbole de maîtrise, de raffinement et de justice implacable. En baptisant l’une de ses premières collections « Edmond », 1977 fait écho à cette figure de résistance et de résilience, mêlant sobriété esthétique et puissance intérieure. Une montre pour ceux qui, comme Dantès, savent attendre leur heure.

1977 Collection Arsène
Arsène : pour les aventuriers du quotidien
Plus affirmée, plus sportive, la ligne Arsène fait référence à Arsène Lupin, voleur élégant et insaisissable. Elle adopte un boîtier plus robuste, étanche à 100 mètres, avec protège-couronne, aiguilles luminescentes, et un cadran à motif Clous de Paris. Le prix monte légèrement, mais reste cohérent avec le niveau de finition.
Créé par Maurice Leblanc en 1905, Arsène Lupin est bien plus qu’un gentleman cambrioleur : c’est une icône de l’élégance française, un esprit libre, subversif, toujours un coup d’avance. Maître du déguisement, amateur d’art, cultivé, il défie l’ordre établi sans jamais perdre son flegme ni son goût du style. Sa force réside dans sa capacité à mêler finesse intellectuelle, audace tactique et humour décapant. À travers la collection Arsène, 1977 rend hommage à ce personnage insaisissable et raffiné. Les montres adoptent un design plus affirmé, plus sportif, sans renier une certaine distinction naturelle, comme si, à tout moment, elles pouvaient disparaître dans l’ombre d’un smoking ou jaillir du poignet d’un joueur de poker. Un hommage à la liberté, au panache et à l’intelligence en mouvement.
Millésime 2025 : le manifeste
C’est la vitrine technologique et symbolique de la marque. La collection Millésime 2025, limitée à 500 pièces, embarque un calibre dédié baptisé « PL 1977 », signature propre à la marque. Un détail marquant : le chiffre 7 en rouge sur le disque de date, clin d’œil à l’année fondatrice. Le logo ajouré sur la masse oscillante ajoute une touche d’identité forte. Un modèle pensé pour durer, autant qu’il affirme une ambition.
Service & garantie : la promesse d’un engagement durable
Dans un marché saturé de montres automatiques au design générique, 1977 prend position avec une garantie de cinq ans, étendue à dix ans sur inscription. Le SAV est assuré en France, dans des ateliers partenaires agréés. Les retours sont gratuits sous 30 jours, avec une expédition assurée en 24 à 48 heures après commande sur leur site officiel.
Avec des prix compris entre 1 500 € et 2 500 €, 1977 ne joue pas dans la cour des montres à quartz d’entrée de gamme, ni dans celle des grandes complications suisses à cinq chiffres. Elle s’adresse à une clientèle française, mais pas seulement, désireuse d’acheter une vraie montre automatique haut de gamme, dotée de sens, de cohérence et de caractère.
Plus qu’un simple objet, chaque montre 1977 devient le symbole d’un renouveau industriel, d’un savoir-faire retrouvé et d’un luxe local, traçable, éthique.
1977, une renaissance à suivre de près
Ce que propose 1977 dépasse le simple geste horloger. Il s’agit d’un acte culturel, économique et politique : faire renaître l’horlogerie française là où elle est née, avec les moyens d’aujourd’hui et l’exigence de demain.
Face à la standardisation du marché, 1977 réussit le pari rare d’allier identité, élégance et sincérité. Une montre pensée, conçue et assemblée en France, avec des composants français : c’était presque devenu utopique. Et pourtant, à chaque tic-tac de ses aiguilles, la marque nous rappelle que l’impossible, en horlogerie comme ailleurs, peut redevenir possible.
Angélys Saint-Clair