Dans un contexte où planent incertitude et instabilité politique en raison de la guerre en Ukraine, le secteur français de l’horlogerie, de la bijouterie et de la joaillerie annonce un bilan 2022 de tous les records. Francéclat en explique les détails dans son rapport annuel.
Le rapport annuel de Francéclat sur le secteur Horlogerie, Bijouterie & Joaillerie résume la performance annuelle de ces filières et fournit une analyse précise et objective de ce bilan chiffré. En réalisant un chiffre d’affaires total de 7,5 milliards d’euros pour 2022, les ventes de montres et de bijoux en France signent une croissance colossale, et ce malgré des circonstances plutôt menaçantes en termes politiques (le conflit en Ukraine) et économiques (inflation et hausse de prix de l’énergie).
Des performances exceptionnelles et impressionnantes, dont l’un des facteurs principaux réside dans la production, qui a connu une hausse de 29 %, atteignant le cap des 5 milliards d’euros, pour l’ensemble des filières bijouterie et joaillerie. Cette hausse s’explique par un effort de dynamisme et d’innovation dont les entreprises ont fait preuve pour faire réponses aux besoins des consommateurs et suivre les nouvelles tendances du marché.
Grâce à une culture qualité exceptionnelle de ses produits, mais également à une créativité hors normes et un savoir-faire parfaitement maîtrisé, la France se hisse aujourd’hui comme l’un des leaders mondiaux dans le secteur de l’horlogerie, de la bijouterie et de la joaillerie. Les montres et les bijoux « made in France » sont très prisés dans le monde entier, notamment pour leur élégance et leur raffinement.
Cette prouesse extraordinaire du secteur de l’horlogerie-bijouterie est non seulement une preuve d’une économie française forte, dotée d’une grande capacité à se réinventer, mais également le résultat d’un attachement des consommateurs à acheter des produits de qualité, alliant tradition et modernité.
« 2021 avait déjà redressé la barre et 2022 a porté l’activité à un niveau record. On n’a jamais connu une telle progression historique, le marché français ne s’est jamais aussi bien porté, à la fois grâce à la clientèle française mais aussi au retour des touristes étrangers » annonce fièrement le délégué général de l’AFP, Hervé Buffet.
Malgré une part minime (2%) des marques françaises sur les ventes du secteur horloger (2 968 emplois) en France, le chiffre d’affaires de 2022 a atteint 381 millions d’euros, comptabilisant une hausse de près de 12 % par rapport à l’année 2021, soit « sa meilleure année depuis 20 ans ».
Quant à la filière joaillerie et bijouterie, elle totalise une production de 4,6 milliards d’euros, soit une hausse de 31 %. En passant de 2,4 milliards d’euros à 5 milliards d’euros, la production française de montres et de bijoux a plus que doublé entre 2018 et 2022. Une performance qui a permis la création de près de 2 000 emplois industriels pour un total de 14 000 personnes, et ce uniquement pour la fabrication.
Cette performance exceptionnelle se traduit pour plusieurs acteurs de la filière par l’agrandissement d’ateliers existants ou encore la création de tous nouveaux ateliers et sites de productions, mais aussi la création de près d’une centaine de nouvelles entreprises œuvrant pour la filière.
Enfin, l’émergence de plusieurs marques prouve que le marché devient fortement concurrentiel, certaines jeunes maisons ayant atteint des performances dignes des acteurs historiques. La filière horlogère signe elle aussi un nouveau record, jamais atteint depuis 20 ans avec un chiffre d’affaires de 381 millions d’euros, soit une évolution de 12 % par rapport à 2021.
Si les exportations de montres et de bijoux ont connu une chute entre 2019 (7,5 milliards d’euros, une année d’activité gonflée par des exportations massives vers le Royaume-Uni, avant le Brexit) et 2020 (4,7 milliards d’euros, plombée par la crise sanitaire), elles connaissent un retour fulgurant en 2022 avec un chiffre de 9,5 milliards d’euros.
Pour ce qui est des importations, elles ont également atteint un summum record de 8,9 milliards d’euros, dont 1,4 milliard correspond aux achats de pierres et perles à l’étranger, soit une hausse de près de 79 % par rapport à 2021. Ainsi, le rapport importation-exportation affiche en un taux de couverture global de 109 %, avec une performance de près de 148 % pour les bijoux précieux.
Le retour à un schéma post-covid plus habituel a par ailleurs permis l’affluence de nombreux touristes, résultant en une augmentation significative des ventes pour les grands magasins (+51 %), pour la haute horlogerie (+40 %) et pour la haute joaillerie (+45 %). Quant au commerce spécialisé (ventes en magasin et ventes en ligne), il revendique un progrès de 21 % pour les ventes en ville, Place Vendôme comprise, et près de 19 % en centre commercial.
Deux facteurs entrent en jeu pour l’ensemble de ces performances records… d’une part la croissance des volumes (+6 % en montres et +9 % en bijoux d’après les dernières estimations de Francéclat), et d’autre part l’effet inflationniste. Et malgré ce dernier, la majorité des ventes concernent les segments supérieurs du marché, tels que bijoux de haut titre (en or 750 millièmes) ou encore les montres de plus de 1 000 euros.
André Tirlet
